Unesco: Près d’un élève sur trois victime de harcèlement à l’école au Maroc

L’Unesco tire la sonnette d’alarme sur la violence en milieu scolaire

Les enfants qui font fréquemment l’objet de harcèlement sont près de trois fois plus susceptibles de se sentir marginalisés à l’école et sont au moins deux fois plus susceptibles de manquer l’école que ceux qui ne sont pas souvent victimes de harcèlement.

La violence dans les écoles prend de l’ampleur. Dans son rapport intitulé «Au-delà des chiffres : en finir avec la violence et le harcèlement à l’école» l’Unesco qui donne un aperçu complet et actualisé de la prévalence et des tendances mondiales en matière de violence scolaire tire la sonnette d’alarme.  Près d’un élève sur trois dans le monde (32 %) a été victime de harcèlement par ses camarades à l’école. L’Unesco estime que le harcèlement scolaire est encore aggravé sur les réseaux sociaux.

Qu’il soit psychologique, physique ou sexuel, le harcèlement, y compris en ligne, est un problème grave et menace la qualité de l’éducation et la confiance en soi. Au Maroc, la prévalence de la violence en milieu scolaire est élevée comme le confirment les données sur les cas de harcèlement, les bagarres et les agressions physiques. Selon le rapport, la prévalence des cas de harcèlement dans les écoles au Maroc est de 32,2%, ce qui signifie que près d’un élève sur trois a été victime de harcèlement. Ce pourcentage est plus important chez les garçons que chez les filles (44% contre 31,6%). Quant à la prévalence des élèves qui ont déclaré avoir été victimes de bagarres au cours des 12 derniers mois, celle-ci est de 39,7%. Autrement dit, plus d’un élève sur trois s’est bagarré avec un autre élève au cours de l’année écoulée. On constate un écart significatif entre les sexes. En effet, les garçons sont nettement plus impliqués dans des bagarres que les filles (53,1% contre 24,6 %). Il faut aussi relever que le taux augmente avec l’âge.

Le pourcentage d’élèves âgés de 13 ans déclarant s’être bagarrés est de 39,2%. Ce taux est de 39,9% pour les élèves âgés de 14 ans et de 40,1% pour ceux âgés de 15 ans. Pour ce qui est des agressions physiques, le rapport révèle un taux global de 24,1% dans les écoles marocaines. Ce taux est plus élevé chez les garçons que les filles (28,7% contre 18,6%). Il faut relever que  22,2% des élèves âgés de 13 ans ont été victimes d’agression physique contre 25,4% pour ceux âgés de 14 ans et 24,7% pour les élèves âgés de 15 ans. En dévoilant ces données, l’Unesco fait remarquer que les enfants qui font fréquemment l’objet de harcèlement sont près de trois fois plus susceptibles de se sentir marginalisés à l’école et sont au moins deux fois plus susceptibles de manquer l’école que ceux qui ne sont pas souvent victimes de harcèlement.

Ils sont également plus susceptibles de trouver normal de quitter l’éducation formelle après avoir achevé leurs études secondaires. En outre, les enfants victimes de harcèlement réussissent moins bien aux tests de mathématiques et de lecture, et plus la fréquence du harcèlement augmente, plus leurs résultats scolaires baissent. Rappelons que le Centre des droits des gens avait recensé  1.131 cas au niveau national en 2015.  A noter qu’il s’agit des enfants victimes de violence qui ont bénéficié des services du Centre. Par type de violence, les violences économiques viennent en tête avec 846 cas (74,80%). Elles sont suivies des violences corporelles avec 236 cas (20,86%) et de la violence psychologique avec 37 cas (3,27%).

S’agissant des violences sexuelles qui constituent la pire forme de violence infligée aux enfants, le CDG a recensé 12 cas (1,7%). A noter que la plupart des victimes ont moins de 15 ans. Ces différents cas ont été recensés à travers les plaintes déposées auprès du Centre par les parents et les associations de parents d’élèves.

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